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"CORPS DANS LA VILLE"

  1. "La volonté manifeste de comprendre aujourd’hui la photographie dans le cadre ouvert des productions visuelles, conduit à refondre la notion spécifique de médium photographique, jugée trop restrictive, dans la catégorie générique de l’image. Cet élargissement, de la photographie à l’image, conduit à appliquer à la première un ensemble de critères d’analyse parmi lesquels l’expérience de la vision subjective s’impose au premier chef. Ainsi l’imagination, largement délaissée depuis les années 1970 au profit d’une approche gouvernée par la politique des signes et l’économie des formes discursives – bref, d’une compréhension de l’image en tant que représentation – l’imagination donc, s’offre comme un territoire à traverser de nouveau pour appréhender les images sous le sceau d’une philosophie de l’expérience, d’une analyse raisonnée des impressions ressenties. àce parcours, non seulement par l’effet de l’élargissement de sa compréhension (une anthropologie visuelle), mais aussi parce qu’elle est aujourd’hui trop soumise à une dualité d’approche. D’un côté, nous sommes confrontés à l’expressionnisme du reportage d’auteur qui sollicite en permanence l’identification du spectateur ; de l’autre, à l’ultra-distanciation d’une photographie contemporaine qui semble interdire toute participation du spectateur au profit d’une monumentalisation de la représentation. Nous proposons, dans La Région humaine, d’observer l’existence d’une production qui déplace et dépasse cette opposition et rétablit une forme de participation face à l’image. (...)"

    Michel POIVERT - "La région humaine"